J’ai beaucoup réfléchi à l’énergie et au rythme de vie récemment.

Plus spécifiquement, j’ai réfléchi au combustible que nous mettons dans nos réservoirs pour faire de notre mieux au travail, prendre soin de nos êtres chers et rayer quelques éléments (ou plusieurs) sur notre liste de responsabilités en tant qu’adultes.

Même si je ne connais pas votre situation particulière, je crois que la vie adulte comporte de nombreux avantages : p. ex. manger ce que nous aimons, quand nous le voulons (comme des toasts au dîner ou du popcorn au déjeuner), nous coucher tôt ou beaucoup plus tard pour regarder nos émissions préférées (peut-être ai-je trop regardé Fifi Brindacier, mais je l’aime tellement…). La vie d’adulte comporte toutefois de nombreux défis à relever.

En ce moment précis, j’entends ma machine à laver qui résonne comme un avion au décollage. Le réparateur m’a avertie qu’il faut la remplacer. En réalité, il m’a averti en août dernier que je risquais une inondation. Comme j’étais trop occupée, j’ai inscrit ce projet sur ma liste.

Ma fournaise devrait aussi probablement être remplacée. Elle est inscrite sur ma liste.

J’ai également 93 courriels non lus qui affichent tous « URGENT » sur ma liste.

Mon fils m’a avertie aujourd’hui même qu’il avait perdu les clés de son dortoir à l’université. Il m’a demandé de les chercher dans sa chambre à la maison et de les envoyer de toute urgence. Ma fille vient juste de me téléphoner. Elle veut que je communique le plus tôt possible avec notre compagnie d’assurance. J’ai ajouté tout cela sur ma liste.
Un ami que j’apprécie énormément vient de recevoir de très mauvaises nouvelles. Je pense à lui en ce moment.

Tout se précipite dans mon esprit, même si cela représente probablement seulement 1 % de ma liste. Je m’efforce d’établir des priorités en m’assurant de ne rien laisser de côté.

Est-ce cela vous rappelle quelque chose?

(Veuillez noter que ma liste ne comporte aucun élément lié aux auto-soins. Ceux-ci se retrouvent au bas de celle-ci parce qu’on sait que ça peut attendre, n’est-ce pas?)


Êtes-vous le « commandant en chef »?

J’ai récemment ressenti une étrange douleur à partir de l’épaule jusqu’au coude et à la main après avoir pincé une partie de mon bras. Cette douleur était supportable, mais très inconfortable. Je ne pouvais plus me servir de mon bras pour conduire, faire du yoga ou transporter des choses. Elle m’empêchait même de dormir.

La physiothérapeute a alors posé un diagnostic de « mauvaise posture » (ouf! merci beaucoup!) Comme elle ne m’a pas guérie, j’ai ensuite consulté un massothérapeute qui m’a palpée et massée en me parlant doucement. Après une bonne heure de ce traitement, il m’a demandé : « Êtes-vous le commandant en chef de votre vie au travail et à la maison? »

Je suis restée bouche bée.

En effet, je le suis.

Je me vois comme une personne ultra-responsable, fiable, aimante et dévouée (lisez l’article intitulé Décevez quelqu’un aujourd’hui pour en apprendre davantage à ce sujet.) Deux membres de ma famille sont atteints de TDAH (troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité). Ce syndrome leur fait vivre à eux-mêmes et au reste de la famille des expériences particulières, parfois très intenses. Je les perçois comme des êtres exceptionnels sur le plan neurologique puisqu’ils sont très intelligents, passionnés et pleins d’énergie. Ils doivent cependant souvent chercher certains objets perdus tout en ayant un faible niveau de tolérance aux frustrations et une forte irritabilité. Ils ont un grand besoin d’ordre pour gérer le chaos fréquent dans leur cerveau.

Même si nous parlons ouvertement de cette situation à la maison et que nous avons développé de nombreuses stratégies à la longue pour réduire notre stress collectif, nous sommes parfois dépassés par les événements.

Le massothérapeute m’a donné les conseils suivants à la fin du massage : « Réduisez la planification et la réflexion, augmentez les périodes de repos et de calme, faites de longues promenades et adonnez-vous à des activités artistiques ». Ces conseils ont pour but d’utiliser les régions du cerveau qui ne demandent pas de réflexion et de contrôle total à chaque instant.

Autrement dit, il m’a conseillé de ralentir et de calmer mes pensées.


« Réduisez la planification et la réflexion, augmentez les périodes de repos et de calme, faites de longues promenades et adonnez-vous à des activités artistiques ». Ces conseils ont pour but d’utiliser les régions du cerveau qui ne demandent pas de réflexion et de contrôle total à chaque instant.


Quelle est la quantité d’auto-soins nécessaire?

Lors d’une récente formation de groupe, une participante nous a posé la question suivante : « Quelle est la quantité d’auto-soins recommandée? » Il est étonnamment difficile de répondre à une telle question.

Ma co-animatrice a répondu à peu près ceci : « Je ne crois pas que lorsqu’on s’affaire à la vitesse d’une fusée tout au long de la journée et qu’on se laisse tomber comme une masse sur son lit ou un tapis de yoga à la fin de la journée on peut considérer qu’on prend soin de soi. Je suis d’avis qu’on entend par auto-soins, un processus qui permet à chaque instant une prise de conscience, un arrêt et une bonne respiration avant de poursuivre ses tâches si nécessaire ou de prendre un moment de repos pour refaire son énergie et repartir à zéro. »

J’ai dû conduire pendant 3 heures hier sur une grande autoroute pour reconduire mon fils à l’université. J’ai vécu beaucoup de stress en raison du grand nombre de camions, du verglas et des mauvais conducteurs. Vous savez sans doute de quoi je parle.

Après avoir déposé mon fils, j’ai conduit pendant 45 minutes additionnelles dans des conditions encore plus défavorables pour me rendre à mon hôtel préféré près de l’aéroport avant de partir donner une conférence à l’extérieur de la province. Pouvez-vous vous imaginer que cet hôtel a installé une grande balançoire en osier en forme d’œuf (comme dans les années 70) dans le lobby. Je vous jure que je ne retournerai plus jamais à cet hôtel s’ils se débarrassent de cette balançoire.

Je me suis assise, les jambes croisées, pendant 3 heures dans cette balançoire. J’en ai profité pour répondre à mes courriels et lire un livre en me balançant doucement. J’ai ressenti immédiatement la relaxation de mon système nerveux. Cette pause m’a permis de reprendre mes esprits. J’ai envoyé le message texte suivant à une amie : « Je n’ai pas besoin d’un séjour d’une semaine sur la plage. J’ai seulement besoin de trois heures dans une balançoire! »

Quels micro-moments pouvons-nous intégrer dans chacune de nos vies pour faire une pause, retrouver notre énergie et repartir à zéro lorsque nous ne disposons pas de trois heures pour nous évader en toute sérénité?

En passant, soyez assurés que je vais aussi améliorer ma posture.


Je ne crois pas que lorsqu’on s’affaire à la vitesse d’une fusée tout au long de la journée et qu’on se laisse tomber comme une masse sur son lit ou un tapis de yoga à la fin de la journée on peut considérer qu’on prend soin de soi. Je suis d’avis que les soins de soi devraient être de très courtes activités de recalibrage que l’on fait tout au long de notre journée.


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